Favoriser la sérendipité pour des recherches plus créatives, Editorial

Décisions Marketing, n°93 (2019)
Auteurs : G. Michel et E. Le Nagard


Si nous vous disions qu’il existe un point commun entre la pénicilline et le Post-it, nous croiriez-vous ? Et entre les Etats-Unis, la loi de la gravitation universelle, la poussée d’Archimède, les micro-ondes, l’élasticité du caoutchouc et la couleur mauve ? Non, nous ne divaguons pas il y a bien un point commun entre toutes ces découvertes : aucun des chercheurs à leur origine ne s’attendait à les mettre au jour.

Pour rendre compte de ce procédé de découverte inattendu, on parle de sérendipité1, c’est-à-dire la faculté de saisir et d’interpréter ce qui se présente à nous de manière inattendue. Les définitions de la sérendipité varient grandement en fonction des époques mais nous pouvons toutefois nous arrêter sur deux idées principales. La sérendipité correspond d’une part à la faculté humaine à trouver, et d’autre part cela correspond à un phénomène de découverte résultant d’un hasard (Heuguet, 2017).

On voit tout l’intérêt de cette notion pour nos recherches en sciences de gestion, et plus précisément en marketing, pour augmenter la créativité et la pertinence de nos recherches. Mais comment la provoquer ? Est-elle encore possible sous le règne d’Internet, où nos recherches sont soumises aux algorithmes des moteurs de recherche ? L’objectif de cet éditorial est de prendre un peu de distance, et de proposer quelques recommandations pour mieux mobiliser encore deux qualités fondamentales du chercheur : la curiosité et la capacité à se remettre en cause.