L’exposition temporaire Tiki Pop au Musée du Quai Branly présente le mythe paradisiaque polynésien et la manière dont il a diffusé progressivement dans la société américaine. Le tiki est à l’origine une pièce sculptée polynésienne sur bois ou sur pierre, incarnation protectrice d’une divinité, et que l’on retrouve largement dans toutes les cultures polynésiennes.
Ces représentations ont été popularisées avant la 2e guerre mondiale par les écrivains (Pierre Loti, Melville, Stevenson), les artistes, chanteurs. Mais c’est surtout avec le cinéma qui se développe et la « Blonde Bambou » que le mythe se diffuse. A la suite du tournage et du succès des « Révoltés de la Bounty », Clarke Gable rachète les décors du film et crée le premier club à l’esprit « Tiki ». Cette formule du tiki-restaurant, club, bar, hôtel, bowling, parc d’attraction… est amenée à avoir un grand succès et de nombreux autres tiki club ou bar naitront dans une Amérique qui fête la fin de la prohibition.
Après la guerre, et malgré la violence du conflit sur les iles du pacifique, le mythe ne s’éteint pas au contraire : l’Amérique prude et conservatrice a envie de s’amuser et la mode Tiki créé des lieux de projection et d’autorisation licencieuse… Hawaii est rattaché comme dernier état aux Etats-Unis, donnant un nouvel essor à la mode Tiki qui continuera de se développer jusque dans les années 1960 puis s’éteindra.
Il reste de cette époque certaines figures et lieux emblématiques : Marlon Brando et son ile, Don Beachcomber, « trader vic », Thor Heyerdahl et son bateau le « Kon Tiki ». Il reste également de nombreux objets dérivés des Tiki bar et autres, mais qui ont aussi été popularisés dans la culture de consommation américaine : tiki-lampes, tiki-salières, tiki-rouge à lèvre, jeux de sociétés, méthodes de musique, de danse vahiné et bien sur les chemises hawaïennes…